Le pire malheur qui puisse nous arriver ici sur la terre est de ne pas être admis là où nos rêves les plus profonds peuvent se réaliser. Le pire des malheurs est d’être laissé dehors, à la porte, au milieu de la nuit, comme les vierges folles : de voir la porte se refermer sur nous et ne pas être autorisé à entrer. Aujourd’hui, la liturgie nous présente deux personnes qui ont découvert la porte pour atteindre la réalisation de leurs rêves les plus profonds et qui avaient le ticket pour passer : Paul de Tarse et Augustin d’Hippone, dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire.
Saint Paul et le langage de la croix
Paul a reconnu que l’on ne pouvait pas entrer dans la salle des noces avec la langue des sages de ce monde, qu’ils soient juifs (ou écrivains, docteurs de la loi) ou grecs ; avec cette seule sagesse, personne ne peut entrer, car la porte est étroite. Mais on peut entrer avec le langage de la croix : pour les sages, ce langage est une folie :
- Les Juifs exigent des miracles pour croire (comme tant de gens simples aujourd’hui… toujours en quête de miracles) ;
- Les Grecs exigent de la sagesse (comme les intellectuels d’aujourd’hui, qui ne mentionnent pas Dieu dans leurs conférences ou écrits, parce qu’ils pensent que parler de Dieu n’est pas scientifique).
La foi ouvre la porte : et c’est la foi qui n’est pas basée sur les miracles, ni sur le raisonnement et la recherche qui nous donne la clé pour déverrouiller la porte et comprendre le destin de l’humanité. La foi en Jésus crucifié, la suite de Jésus, nous mènent à la vraie sagesse. C’est pourquoi Paul de Tarse continue à nous le dire aujourd’hui :
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
Saint Augustin et le langage de la beauté lumineuse
Augustin a ressenti la séduction de la sagesse humaine. Il voulait voir avec la lumière de la raison – comme tant de philosophes de son temps, mais il ne le pouvait pas : il se sentait aveugle et exilé.
Un jour, Augustin d’Hippone a découvert une porte qui le conduisait à l’intérieur de lui-même, à son cœur. Il est entré en lui-même et a découvert une lumière immuable, puissante, brillante, aveuglante. C’était la Beauté de Dieu. C’est la beauté qu’Augustin avait cherchée et qu’il n’avait pas encore trouvée.
Puis il a compris qu’il avait été créé et qu’il était aimé par cette lumière, cette beauté. Il est tombé amoureux d’elle et a commencé à tout comprendre. La connaissance vient de l’Amour et non de la simple étude et du raisonnement. Augustin a découvert que Jésus était le Chemin et la Vérité et la Vie… et la Beauté.
La porte derrière le chemin du coeur
Parfois, nous cherchons la sagesse à l’extérieur de nous-mêmes, mais à l’intérieur, une réalité mystérieuse, lumineuse et belle nous attend derrière la porte.
Nous sommes des filles et des fils du cœur. Ouvrons la porte de notre cœur et entrons… la sagesse qui semble être une folie nous attend à l’intérieur, la beauté qui nous fait tomber amoureux et comprendre tout. C’est en cela que consiste la “vie intérieure”. Que l’Esprit Saint et le Cœur de Marie nous accordent en ce jour la vigilance nécessaire pour entrer quand la porte s’ouvre.
Pour contempler
SI LE PÈRE VOUS APPELLE
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